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30 Aprile 2024Joumblatt à « L’OLJ » : Il est inévitable de discuter avec le régime syrien au sujet des migrants
Joumblatt à « L’OLJ » : Il est inévitable de discuter avec le régime syrien au sujet des migrants
L’ancien chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, semble plus que jamais convaincu de son (re)positionnement centriste. D’un côté, il boude la « rencontre de Meerab » tenue samedi au siège des Forces libanaises pour presser pour l’application de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité afin d’éviter le scénario du pire au Liban-Sud. De l’autre, il estime « inévitable de discuter avec le régime syrien de la question des migrants ». Une position que l’on pourrait considérer comme un véritable revirement de la part du chef druze, dont on se rappelle encore les formules-chocs employées pour tirer à boulets rouges sur Bachar el-Assad, notamment en 2005 et 2006, mais aussi jusqu’à tout récemment.
Vous vous activez pour une solution au dossier des migrants syriens, à travers un mémorandum. Quelles en sont les grandes lignes ?
Cette question est devenue d’une actualité brûlante depuis le meurtre de Pascal Sleiman (cadre FL tué dans la montagne de Jbeil le 7 avril dernier, un crime dont les auteurs seraient des ressortissants syriens, NDLR) et celui de Yasser Koukache (un Libanais tué par un migrant dans la localité druze de Azzouniyé, le 17 avril). Et il faut trouver la solution adéquate à ce problème. C’est dans ce but que nous avons rédigé un mémorandum que nous allons présenter à tous les protagonistes politiques, sachant que la démarche pourrait bien renforcer la position du Premier ministre sortant, Nagib Mikati, au moment de la conférence prévue à Bruxelles le 27 mai prochain à ce sujet.
Quelle est, selon vous, la « solution adéquate » à cette crise ?
Il est inévitable de discuter de ce dossier avec le régime syrien. Si des partis libanais, dont le mien, sont hostiles à certains agissements du régime, il est impossible de nier que la Syrie existe. Il y a aussi des considérations géographiques à prendre en compte. Surtout que pour régler le problème et rapatrier certains migrants, il faut commencer par les catégoriser : il y a des gens qui ne sont pas réfugiés, comme ceux qui travaillent au Liban depuis des décennies. Il y a aussi les Syriens aisés. Il y a aussi des réfugiés politiques (ayant fui le régime Assad) et la masse de migrants venus au Liban à la suite des destructions massives en Syrie. C’est autour de ce point que s’articule le mémorandum, et c’est ce point qu’il faut négocier avec le régime de Damas.
Mais ne craignez-vous pas qu’Assad instrumentalise le dossier pour exiger une normalisation des relations avec le Liban, sachant qu’il s’agit d’un point qui divise profondément la scène locale ?
D’abord, je rappelle qu’il y a des relations diplomatiques entre Beyrouth et Damas, et que cela était une demande du 14 Mars. Ensuite, je crois que nous pouvons éviter la normalisation politique en cernant (la reprise de langue) à la seule question des réfugiés, qui est d’ordre sécuritaire. Je veux signaler aussi qu’il faut par la suite négocier avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés pour améliorer les conditions de retour des Syriens.
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Sur un autre registre, pourquoi avez-vous boycotté « la rencontre de Meerab », sachant qu’elle rejoignait vos craintes quant à une guerre généralisée au Liban ?
Ce n’est pas moi, mais le parti (socialiste progressiste) qui a pris la décision de ne pas se rendre à Meerab. Et puis, quel intérêt de se réunir avec des gens qui ne nous reconnaissent pas ?
L’absence du PSP a été interprétée comme traduisant une volonté de ne pas permettre au chef des FL de s’affirmer comme un leader de l’opposition, est-ce le cas ?
Nous avons notre positionnement centriste, et nous sommes des gens qui privilégient la logique du compromis. Lui (Samir Geagea) est un jusqu’au-boutiste. S’il veut s’affirmer en leader de l’opposition, qu’il le fasse sans nous. Je n’ai aucun problème.
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Craignez-vous de voir l’armée israélienne se tourner vers le front libanais en cas de cessez-le-feu à Gaza ?
Ce que les gens habitant la redoute de Meerab ne veulent pas admettre, c’est que c’est le président de la Chambre, Nabih Berry, qui est chargé de négocier ce point précis avec (l’émissaire présidentiel américain) Amos Hochstein. M. Berry négocie en effet la possibilité de séparer le dossier libanais de celui de Gaza. Quant à la prochaine phase, je ne peux pas prédire ce qui arrivera. Mais j’espère que le pays évitera l’escalade.