Bonjour à toutes et tous,
Bienvenue dans cette nouvelle édition du Brief de Jeune Afrique, LA newsletter indispensable si vous voulez être sûrs de n’avoir rien manqué d’essentiel dans l’actualité politique et économique du continent.
Au programme cette semaine :
1 – Fin de mission des mercenaires de Wagner au Mali
2 – Tiémoko Meyliet Koné peut-il sortir de l’ombre en Côte d’Ivoire ?
3 – Qui a orchestré le « come-back » de Joseph Kabila, de l’exil au retour à Goma ?
4 – Paul Biya affine sa candidature à la présidentielle au Cameroun
5 – En RDC : la Gécamines mise en cause par des parlementaires
|
 |
Départ. Les mercenaires russes de la nébuleuse Wagner, présents au Mali depuis 2021, vont bientôt plier bagage. C’est en tout cas ce qu’affirme une vidéo diffusée le 6 juin sur les boucles Telegram du groupe fondé par Evgueni Prigojine.
Alors que les attaques jihadistes se multiplient, et que les groupes armés terroristes semblent désormais engagés dans une stratégie d’encerclement des principaux centres urbains du pays, les mercenaires affirment avoir rempli leur mission. « Nous avons aidé les patriotes locaux à créer une armée forte et disciplinée, capable de défendre leur terre », affirment-ils.
Exactions. Depuis que ses hommes sont présents sur le terrain malien face aux jihadistes, le groupe de mercenaires russes est très régulièrement accusé, comme les forces armées maliennes, d’exactions envers les civils.
En mars 2022, le massacre commis à Moura, dans le centre du Mali, avait particulièrement marqué les esprits. Pendant trois jours, des soldats maliens et des mercenaires de Wagner avaient massacré plus de 500 personnes, dont une vingtaine de femmes et sept enfants, selon un rapport d’enquête de l’ONU, qui avait également pointé des viols systématiques. Si une enquête avait été ouverte par les autorités maliennes, elle n’a débouché sur aucune sanction.
Africa Corps. Cette annonce du départ de Wagner n’est en réalité que l’officialisation d’un mouvement engagé depuis plusieurs mois : après la mort de Prigojine, en août 2023, Vladimir Poutine a repris en main le contrôle de l’appareil mis en place par la nébuleuse, de l’Ukraine au Mali en passant par la Centrafrique.
Le bras armé du Kremlin sur le continent est désormais l’Africa Corps, une nouvelle structure placée sous le contrôle direct du ministère russe de la défenseet des services de renseignements militaires, rappelle Mathieu Olivier dans l’article qu’il consacre à cette annonce de retrait des hommes de Wagner.
|
|
|
|
Le plan B ? Depuis plusieurs mois, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) milite activement pour une nouvelle candidature d’Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre prochain qu’ils considèrent comme « le candidat naturel » de son camp.
Mais, en cas de retrait du chef de l’État ivoirien, hypothèse aujourd’hui marginale, le nom du vice-président Tiémoko Meyliet Koné est l’un de ceux avancés pour lui succéder.
Rouage essentiel. Plus que discret dans les médias, Tiémoko Meyliet Koné, économiste de formation, n’a pourtant jamais affiché d’ambitions politiques et encore moins d’appétit présidentiel, rappellent Florence Richard et Baudelaire Mieu dans le portrait qu’ils lui consacrent cette semaine dans Jeune Afrique.
À 76 ans, ce vice-président depuis 2022 au profil de technocrate, ancien gouverneur de la BCEAO, connaît pourtant bien la scène politique ivoirienne. Il est aussi l’un des proches d’Alassane Ouattara qu’il connaît depuis un demi-siècle.
Au contraire de Daniel Kablan Duncan, précédemment vice-président qui se cantonnait aux rôles de représentation, Tiémoko Meyliet Koné est devenu un rouage essentiel du cœur du pouvoir. Alassane Ouattara, avec lequel il échange chaque matin par téléphone et qu’il rencontre plusieurs fois par semaine, lui a en effet confié le pilotage de plusieurs dossiers cruciaux sur le front économique, au premier rang desquels la réforme du franc CFA.
|
|
|
|
Le socle. Depuis que l’ancien chef de l’État est arrivé à Goma, dans la nuit du 25 au 26 mai, il multiplie les prises de paroles et sorties médiatiques. Accusé par le président Félix Tshisekedi de soutenir les rebelles du M23 et leurs alliés rwandais, Joseph Kabila est en revanche présenté par ses partisans comme l’homme providentiel, seul à même de sortir le pays de la crise.
Mais qui a organisé ce retour savamment mis en scène ? Romain Gras et Stanis Burjakera Tshiamala ont dressé la liste de ces personnalités qui ont orchestré ce « come-back » spectaculaire. Il y a, d’abord, un socle de très proches collaborateurs parmi lesquels Barnabé Kikaya Bin Karubi. Ce dernier, avant de devenir l’un des plus fidèles conseillers de Joseph Kabila, avait été un collaborateur de son père, Laurent-Désiré. Il y a également Patient Sayiba, ex-DG de l’OGEFREM, ou encore Moïse Ekanga, longtemps considéré comme le « Monsieur Afrique » de Kabila.
Les chefs d’État. Corneille Nangaa, patron de l’Alliance Fleuve Congo, la vitrine politique du M23, a joué un rôle central également. De même que plusieurs cadres du PPRD et des membres de la famille de l’ancien président congolais.
Joseph Kabila peut également compter sur sa proximité avec plusieurs chefs d’État ou anciens chefs d’État. C’est notamment le cas de Netumbo Nandi-Ndaitwah, investi à la tête de la Namibie en mars dernier, ou encore du président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa. L’ex-président congolais entretiendrait aussi de bonnes relations avec le kényan William Ruto.
|
|
|
|
Début de fronde interne. Un militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) a saisi la justice pour contester la composition de la direction du parti. Il estime que Paul Biya, président national de la formation, n’est plus légitime à ce poste puisqu’aucun congrès n’a été organisé depuis 2011.
Devant le tribunal de Yaoundé où le dossier est jugé, le procureur de la République a requis l’incompétence de la juridiction, estimant qu’il fallait renvoyer le débat aux instances internes du RDPC. Les juges n’ont, pour l’heure, pas tranché.
En route pour la candidature. Ce début de fronde interne ne semble pas vraiment inquiéter au sein du parti au pouvoir. Surtout, Paul Biya continue de peaufiner sa stratégie en vue de la présidentielle d’octobre prochain, comme le détaille Franck Foute dans l’article qu’il consacre à ces préparatifs.
Le chef de l’État prépare notamment une session du bureau politique du RDPC qui doit aboutir à sa désignation comme candidat officiel du parti. Une réunion qui doit se tenir, selon nos informations, avant la convocation du corps électoral, attendue d’ici au 12 juillet prochain.
|
|
|
|
Constat alarmant. Le rapport de la mission parlementaire sur la gestion de la Gécamines, que Jeune Afrique a pu consulter, est particulièrement alarmant. Menée du 16 au 23 mai 2025 à Lubumbashi et Kipushi, dans le Haut-Katanga, la mission parlementaire visait à enquêter sur les tensions entre les entreprises minières Gécamines SA, Kipushi Corporation, Congo Dongfang Mining (CDM) et les populations locales.
Cause des frictions ? La gestion des marchés de sous-traitance et l’exclusion des habitants de la région dans les recrutements, notamment. Le rapport est clair : les choix de sous-traitance profitent davantage aux partenaires et à certains dirigeants qu’à la Gécamines.
Production en baisse. Un constat d’autant plus problématique que, dans le même temps, la production a chuté. Sur le cuivre, elle est passée de 25 000 tonnes en 2019 à seulement 1 500 tonnes en 2024. Quant à celle du coltan, elle est désormais interrompue.
Les causes identifiées par les parlementaires ? Des retards dans l’approbation des budgets de la Gécamines : celui pour l’année 2025 ayant été approuvé en… mai dernier. « La Gécamines fonctionne sans budget ni planification et indicateur de performances sur plusieurs mois de l’année en cours », constatent les rapporteurs.
_____
Près de 2 800 participants, dirigeants d’entreprises, investisseurs et décideurs publics se sont rassemblés les 12 et 13 mai à Abidjan pour l’édition 2025 de l’Africa CEO Forum. Pendant deux journées intenses, un sujet au cœur de tous les échanges : comment faire émerger un « New Deal » entre public et privé pour permettre au continent de saisir ses potentialités dans le domaine économique.
CEO, ministres, experts… Parce que cette discussion stratégique est loin d’être close, nous vous proposons de retrouver, chaque semaine, les entretiens exclusifs que nous avons réalisés avec certains des principaux acteurs de ce « New Deal » en construction. Cette semaine : Ndiamé Diop, vice-président pour l’Afrique de l’Est et australe de la Banque mondiale.
|
|
|
|
|
Comment le milliardaire nigérian Mike Adenuga a façonné son premier cercle
Leggi altro