Il s’agit, comme cela arrive fréquemment, de deux panneaux isolés d’un retable démembré et dispersé, dont on a perdu la trace. Les indices dont nous disposons laissent penser que les saints étaient au nombre de quatre et que les cuspides permettaient d’évoquer les quatre évangélistes.

Pourtant ces seuls panneaux suffisent à démontrer le génie créatif d’Ambrogio Lorenzetti.

En premier lieu, le corps massif de Paul est d’une grande nouveauté pour l’époque. Lorenzetti l’inscrit dans l’espace en le faisant pivoter sur sa droite, ce qui lui confère un volume et un mouvement inédits dans la première moitié du XIVe s.

En second lieu, le panneau figurant Jean Baptiste est d’une incroyable modernité. Le saint, présenté quant à lui de face, verse le contenu d’une coupe d’eau sur la tête d’un fidèle dont on ne voit que le sommet du crâne, tout le reste de son corps étant hors champ.

Il faut noter, enfin, le procédé médiéval exploité par Lorenzetti pour représenter un personnage en le remplaçant par son attribut iconographique usuel. Ici, le Lion et l’Ange figurent les évangélistes Marc et Jean.

Pour lire l’article dans le site web du « Guide artistique de la Province de Sienne » : https://provincedesienne.com/…/ambrogio-lorenzetti-san…/

D’où l’on accède à un article portant sur un panneau d’un polyptyque du même Ambrogio conservé à Montalcino et représentant saint Paul, qui présente des similitudes avec celui-ci.

Où l’on apprend que la présence de Jean l’Évangéliste est aussi induite par le texte écrit sur le phylactère de Jean Baptiste.

Pour accéder aux articles sur les quelque 350 œuvres conservées dans la Pinacothèque : https://provincedesienne.com/2018/09/08/pinacoteca-nazionae/