Bonjour à toutes et tous,
Bienvenu dans cette nouvelle édition du Brief de Jeune Afrique. Cette Newsletter, à laquelle vous êtes plus de 200 000 à être abonnés sur les différents supports sur lesquels nous vous l’adressons, vous propose un résumé des articles les plus marquants de la semaine écoulée.
L’objectif ? Vous donner à voir et à lire le meilleur de JA, tout en vous permettant d’être sûr de n’avoir rien raté d’essentiel dans l’actualité africaine.
Au programme de cette édition :
- Un mois avant, décryptage d’une élection cruciale au Sénégal
- En Côte d’Ivoire, un meurtre relance le débat sur l’avenir du plus grand syndicat étudiant
- Othman Benjelloun bloque deux nouvelles approches sur Bank of Africa
- Boko-Talon : notre grand récit d’une collaboration avant la brutale séparation
- Terreur en ligne au Burkina Faso
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1 – Sénégal : un mois avant, décryptage d’une élection cruciale
Sur la ligne de départ : les élections législatives anticipées provoquées par la dissolution de l’Assemblée nationale voulue par le président Bassirou Diomaye Faye, auront lieu le 17 novembre prochain. Pas moins de 49 partis ou coalitions ont déposé des listes de candidats avant la date butoir du 29 septembre.
Grande recomposition : À ce stade, l’enchevêtrement de listes déposées s’avère très difficile à décoder, y compris pour les responsables politiques eux-mêmes. Mais on peut déjà noter que la désagrégation de la carte politique sénégalaise, débutée avec la victoire de Bassirou Diomaye Faye en mars dernier, se poursuit.
Ainsi, la coalition Benno Bokk Yakaar qui aura régné pendant douze ans sur l’Assemblée nationale, a volé en éclats : à la suite d’un courrier adressé le 2 septembre à ses lieutenants et partenaires par Macky Sall, cette alliance entre son propre parti, l’Alliance pour la République (APR), le Parti socialiste (PS) d’Aminata Mbengue Ndiaye et l’Alliance des forces de progrès (AFP) de Moustapha Niasse, n’existe plus. Une nouvelle coalition, Takku Wallu Sénégal, rassemblera l’APR, le PDS et Rewmi. Le nom de leur tête de liste a été officialisé le 1ᵉʳ octobre dans la soirée : il s’agit de l’ancien président Macky Sall.
Amadou Ba (La Nouvelle Responsabilité), le candidat malheureux de Benno lors de la présidentielle après avoir été partiellement lâché par son propre camp durant la campagne, a constitué une autre coalition (Jàmm ak Njariñ) avec les anciens alliés de l’APR au sein de la défunte coalition Benno Bokk Yakaar : le PS, l’AFP, la Ligue démocratique et d’autres petits partis de la gauche sénégalaise.
Le favori. Porté par sa victoire dès le premier tour de la présidentielle et face à une opposition morcelée en crise de leadership, le Pastef de Bassirou Diomaye Faye et d’Ousmane Sonko part largement favori.
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2 – En Côte d’Ivoire, un meurtre relance le débat sur l’avenir du plus grand syndicat étudiant
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Les faits : Dans la nuit du 29 au 30 septembre, le corps sans vie d’Agui Mars Aubin Deagoué, alias « Général Sorcier », a été conduit au CHU de Cocody, qui a alerté la police criminelle. Selon le procureur près le tribunal de première instance d’Abidjan, cet étudiant en master d’anglais était en « conflit perpétuel » avec le secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), Sié Kambou. À ce stade, l’affaire reste confuse : ce dernier aurait sollicité les services d’un homme pour fixer un rendez-vous à la victime. Selon le témoignage de cet intermédiaire qui a été arrêté, c’est lors de ce rendez-vous que « Général Sorcier », 49 ans, aurait été « enlevé par des individus à bord d’un taxi Yango pour une destination inconnue ».
Les conséquences : Le 1ᵉʳ octobre, Sié Kambou et cinq autres membres du bureau exécutif national de la Fesci ont été interpellés. Puis le gouvernement a suspendu, à titre conservatoire, ses activités syndicales et associatives sur les campus, et ordonné l’expulsion des étudiants occupant illégalement les chambres des cités universitaires.
L’affaire relance les questions autour de la violence sur les campus. Or la Fesci n’est pas n’importe quelle organisation : elle a servi de tremplin à de nombreuses figures politiques actuelles, à l’instar de Guillaume Soro ou encore Charles Blé Goudé.
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3 – Othman Benjelloun bloque deux nouvelles approches sur Bank of Africa
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L’info de JA : l’indéracinable banquier marocain Othman Benjelloun, à la tête de Bank of Africa (BOA), a repoussé les avances de deux acteurs bancaires marocains à capitaux publics ces dernières semaines.
Et la suite ? « Il a encore un rôle à y jouer pendant un, deux, trois, quatre ou cinq ans », avance une source proche du banquier marocain âgé aujourd’hui de 92 ans. Le 10 juin 2025, il fêtera ses trente ans à la tête de son groupe. « D’ici là, il opposera un refus à toute proposition de rachat », croit savoir notre source.
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4 – Boko-Talon : notre grand récit d’une collaboration avant la brutale séparation
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Rappel des faits : le 23 septembre, Olivier Boko, proche du président béninois Patrice Talon, et l’ancien ministre des Sports, Oswald Homeky, sont arrêtés sur des accusations d’atteinte à la sûreté de l’État. Boko, surnommé le « vice-président », était une figure influente du régime Talon, et entretenait une relation quasi fraternelle avec ce dernier.
Comment en est-on arrivé là ? Les tensions entre Patrice Talon et Olivier Boko n’ont eu de cesse de s’intensifier en raison de divergences sur la succession à la présidence. L’ambition politique de Boko, avec son mouvement Objectif Bénin 2026 visant à une éventuelle candidature à la prochaine présidentielle, aurait été perçue comme une initiative de trop par Talon, créant des divisions au sein de la majorité présidentielle.
Grand récit : « Boko était au courant de tout. Rien ou presque, dans la gouvernance de Patrice Talon, ne s’est fait sans lui », souligne auprès de Jeune Afrique un cadre de la majorité présidentielle. Dans un long récit, nos journalistes Matthieu Millecamps et Mawunyo Hermann Boko reviennent sur une histoire de plus de 25 ans, de leur collaboration à leur séparation brutale.
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5 – Terreur en ligne au Burkina Faso
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« BIR C ». Ils se font appeler ainsi pour « bataillon d’intervention rapide de la communication ». La mission qu’ils se sont donnée : défendre le capitaine Ibrahim Traoré sur les réseaux sociaux. Ils menacent, invectivent et mettent à prix la tête de ceux qui osent afficher des positions discordantes. Dans leur viseur : des journalistes, des opposants, des responsables d’organisations de la société civile et, d’une manière plus générale, toute personne se montrant publiquement un peu trop critique sur la gestion du pays. Aux yeux des BIR C, tous sont, comme nous le racontons dans notre enquête, des « apatrides ». Autrement dit, des traîtres.
Un exemple. Créée le 30 août 2023, la page Facebook Anonymous Élite Alpha compte 178 000 abonnés. Ses publications ont été likées et partagées par des milliers de personnes. Il y a quelques mois déjà, une liste d’individus accusés d’être des ennemis de la nation y a été publiée. Certains ont vu leur tête mise à prix et ont préféré s’exiler dans des pays voisins, dont la Côte d’Ivoire où vit une forte communauté burkinabè.
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