Porté disparu. Pendant soixante jours, les proches et les avocats du colonel-major Kassoum Goïta ont craint le pire. Le 31 mai dernier, l’ancien chef de la Sécurité d’État, les renseignements maliens, placé en détention en novembre 2021, a « disparu » de sa cellule du camp 1 de la gendarmerie de Bamako.
Il y est finalement « réapparu » dans la nuit du lundi 9 au mardi 10 septembre. Jeudi, son avocat, Me Mohamed Goïta, a pu lui rendre visite, ainsi qu’à l’adjudant-chef Abdoulaye Ballo, qui avait, lui aussi, « disparu ». Les deux hommes, qui disent ne pas avoir subi de tortures physiques, avaient été transférés dans les locaux de la Sécurité d’État, où ils ont, selon leur avocat, subi des conditions de détention inhumaines.
Dans le viseur de la junte. Kassoum Goïta avait été nommé à la tête de la Sécurité d’État en décembre 2020, quelques mois après le premier coup d’État d’Assimi Goïta, qui avait conduit à la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), en août 2020.
Au lendemain du second coup d’État, mené cette fois contre le président de la transition, Bah N’Daw, le colonel-major Kassoum Goïta disparait de la circulation. En novembre 2021, il « réapparait », dans sa cellule du camp 1 de la gendarmerie de Bamako. Il est alors accusé de « complot » contre le régime dirigé par Assimi Goïta, aux côtés, notamment, de l’ancien secrétaire général de la présidence de Bah N’Daw, Kalilou Doumbia, et de l’adjudant-chef Abdoulaye Ballo. Le dossier a été renvoyé devant la Cour d’assises.