Après deux mois de bataille parlementaire et de protestation dans la rue, Elisabeth Borne a finalement brandi le 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites. Au risque d’alimenter un peu plus la colère dans le pays. Les réactions n’ont pas tardé, dans l’Hémicycle d’abord, où les députés La France insoumise (LFI) ont entonné La Marseillaise tout en brandissant des pancartes « 64 ans, c’est non ». Le petit groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) a exigé le retrait de la réforme et la démission du gouvernement, faute de quoi il déposerait une motion de censure, susceptible de fédérer de LFI au Rassemblement national. Pendant ce temps-là, les opposants au projet affluaient dans plusieurs grandes villes. Des heurts ont eu lieu place de la Concorde, à Paris, où 217 personnes ont été interpellées. A Rennes, la maire socialiste a fait part de violences « sidérantes » après qu’environ 300 personnes décrites comme des « ultras » par la préfecture d’Ille-et-Vilaine s’en sont prises à des boutiques et à du mobilier urbain.